Quelle éthique pour une physique de la violence ?
L’art du combat n’est pas chose anodine. Il sert deux exigences. La première consiste à survivre à d’éventuelles situations critiques ; la seconde vise à la quiétude. La capacité de satisfaire à la première exigence rapproche naturellement de la seconde. C’est pourtant cette dernière qui favorise le plus l’aptitude à la survie. La quiétude permet d’agir et de lâcher prise. L’art du combat incarne une démarche existentielle avec sa philosophie propre. Or, toute philosophie existentielle s’appuie sur un même tripode : une physique pour comprendre son environnement, une éthique pour décider de sa place dans cet environnement, une ascèse pour tenir ce positionnement.
1/ Une physique de la violence
Penser une physique de la Nature amène à prendre place dans le monde. De même, considérer une physique de la violence permet de trouver un juste positionnement à son endroit.
René Girard écrit dans La Violence et le Sacré : « On sait, désormais, que dans la vie animale, la violence est pourvue de freins individuels. Les animaux d’une même espèce ne luttent jamais à mort ; le vainqueur épargne le vaincu. L’espèce humaine est privée de cette protection. » Cette thèse était déjà soutenue en 1966 par Konrad Lorenz lorsqu’il décrivait, dans une perspective évolutionniste, les mécanismes de l’inhibition qui retiennent l’agression. Ainsi disait-il : « Un corbeau peut arracher l’œil d’un autre corbeau d’un seul coup de bec, de même qu’un loup peut sectionner la veine jugulaire d’un autre loup par une seule morsure. Il n’y aurait plus de corbeaux ni de loups si des inhibitions fiables n’empêchaient pas de telles actions. » Toujours selon Lorenz, l’humain est à part puisqu’il ne dispose pas de mécanismes suffisamment évolués pour inhiber ses pulsions agressives. Ces mécanismes sont absents car jusqu’à l’invention des armes artificielles, les hommes, écrivait-il, ne pouvaient pas se tuer trop rapidement et beaucoup d’alternatives à la mise à mort demeuraient possibles. Et l’auteur de poursuivre : « L’invention des armes a mis fin à cet équilibre. La position de l’humain ressemble depuis à celle d’une colombe qui, par un tour de passe-passe surnaturel, se retrouve soudainement doté d’un bec de corbeau(1) ».
On sait depuis que cette différence entre le règne animal, en général, et l’espèce humaine, en particulier, est erronée. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire les travaux de Richard K. Lore et Lori A. Schultz, ou encore ceux de Jane Goodall sur les chimpanzés(2). L’agression létale n’est donc pas une particularité humaine. Voilà qui ne résout pas notre problème, mais qui nous permet de mieux penser la nature de l’agression.
On s’aperçoit d’abord, en observant la violence, que celle-ci paraît anarchique à quiconque en méconnaît le contexte ; elle peut surgir à tout instant en dépit de notre logique, individuelle ou collective. On ne sait jamais sur qui on tombe (individu ayant un autre rapport à la violence et aux interactions sociales, en état de stress post-traumatique, en état de détresse psychologique, sous l'emprise de substances, en état de manque, etc.). La réaction d’autrui peut donc nous surprendre en se révélant totalement irrationnelle à la lumière de nos propres schémas de fonctionnement. Les exemples ne manquent pas.
On comprend ensuite que la violence, du fait qu’elle nous semble anarchique, peut exploser de manière disproportionnée au regard, là encore, de notre propre cadre rationnel. On ne compte plus les faits-divers sordides, les agressions pudiquement qualifiées de « gratuites ». Les phénomènes agressifs se répartissent grosso-modo en deux catégories : ceux relevant de l’agression dite « impulsive » et ceux caractérisant l’agression qualifiée d’« instrumentale(3) ». À cela s’ajoute la complexité croisée des différents mécanismes qui oscillent, pour l’essentiel, entre les « particularités individuelles » et les « influences situationnelles » (pour reprendre la terminologie de Gerrig et de Zimbardo). Bref, la violence peut surgir partout, y compris là où on ne l’attend pas, prendre une ampleur inattendue et tout nous arracher. Elle est une force qui terrorise et qui parfois cause l’irréparable. Il convient de s'en prémunir dans la mesure de nos moyens.
2/ Une éthique à l’endroit de la violence
Comprendre comment fonctionne le monde permet d’y trouver sa place. On ne s’y positionne pas de la même façon, par exemple, selon que l’on est croyant ou athée. Une physique permet de se forger une éthique, ce que Reverdy appelait une « esthétique du dedans(4) ». Celle-ci régule l’action et la conduite morale que l’on se fixe. On peut poursuivre le raisonnement avec la violence et les moyens que l’on se donne pour la gérer. Chacun définira donc sa propre éthique (et c’est d’ailleurs ce qui distingue l’éthique de la morale, qui se veut universelle).
Proposons :
Puisque la violence d'autrui nous est anarchique et ses conséquences potentiellement gravissimes, on choisit de ne pas la traiter à la légère, de s’en tenir éloigné, mais d’être capable de la gérer pleinement. On aspire ainsi à demeurer vivant et à préserver sa quiétude, ainsi que la tranquillité de ses proches. On recourt, pour cela, aux quatre « E » :
On le voit ici, l’éthique procède d’une démarche réflexive qui se construit en amont, a fortiori celle du combat et de la survie, leurs embûches pouvant s’avérer mortifères.
Machiavel (1469-1527) a écrit du Prince avisé qu’il devait s’entendre au fait de la guerre, même en période pacifique. Pour être respecté, certes, mais aussi pour survivre si la fortune venait à l’abandonner. Celle-ci, reconnaît-il, est maîtresse pour moitié de nos œuvres, mais etiam elle nous en laisse gouverner à peu près l’autre moitié. Et l’auteur de la comparer « à l’une de ces rivières, coutumières de déborder, lesquelles se courrouçant noient à l’entour les plaines, détruisent les arbres et maisons, dérobent d’un côté de la terre pour en donner autre part ; chacun fuit devant elles, tout le monde cède à leur fureur, sans y pouvoir mettre rempart aucun. Et bien qu’elles soient ainsi furieuses en quelque saison, pourtant les hommes, quand le temps est paisible, ne laissent pas d’avoir la liberté d’y pourvoir et par remparts et par levées, de sorte que, si elles croissent une autre fois, ou elles se dégorgeraient par un canal, ou leur fureur n’aurait point si grande licence et ne serait pas si ruineuse. Ainsi en est-il de la fortune, laquelle démontre sa puissance aux endroits où il n’y a point de force dressée pour lui résister, et tourne ses assauts au lieu où elle sait bien qu’il n’y a point remparts ni levées pour lui tenir tête(5) ».
Ces quelques réflexions viennent compléter le précepte fameux de Végèce (iv-ve s.) : Igitur qui desiderat pacem praeparet bellum – « Ainsi donc, qui désire la paix se prépare à la guerre(6) ». Quiconque ne pense le combat et ses implications qu’à l’heure critique ressemble, pour reprendre la métaphore chinoise, à l’imprévoyant qui songe à creuser un puits quand la soif se fait sentir(7). Semblable imprévision se révèlera funeste. Le salut dans le combat ne peut être sérieusement envisagé, sinon espéré, que dans le cadre rigoureux d’une préparation quotidienne en amont. Sapere aude, incipe ! – « Aie le courage enfin d’être sage, commence ! », écrit Horace (65-8 av. J.-C.) à son jeune ami, Lollius Maximus(8). Car celui qui recule l’heure de vivre bien attend, pour traverser, que la rivière ait fini de couler. « Elle coule, elle coulera et roulera ses eaux jusqu’à la fin des siècles ». Il en va de même ici.
L’éthique consiste à consentir au réel tout en préservant ses valeurs et ses idéaux, à ne pas se perdre sur les sentiers épineux du déni ou de la facilité. L’éthique est enfant de la raison, elle ne s’improvise pas. Le combat ne s’improvise pas. Il faut donc y veiller en amont. L’éthique offre de gérer les trois phases : l’avant conflit qui permet d’éviter ce dernier ou de l’envisager plus sereinement, le conflit lui-même en mettant plus de chances de son côté à la lumière des stratégies choisies, et l’après conflit, tant sur le plan psychologique (regret, remords…) que le plan de la continuation de la survie (représailles éventuelles…).
À chacun le choix de se forger ou non une éthique vis-à-vis de la violence. La brute insouciante, ou celle au goût prononcé pour la violence, ne s’embarrasse pas de telles considérations, mais elle a ses propres vulnérabilités – c’est un autre sujet, que nous traiterons plus confidentiellement. De même, nombreux sont les individus qui se mussent encore dans le déni. Ils pleurent au lendemain des attaques terroristes, puis reprennent bien vite leurs habitudes sans y rien changer. Mais aujourd’hui, le ciel est bas. Les tensions sociales sont palpables et la menace plane. La foudre ne frappe pas que les villages voisins. Il convient, pour qui a pris la peine de regarder le visage de la violence sans baisser les yeux, et avec elle d’entretenir un commerce sage et mesuré, de réfléchir aux modalités pratiques.
3/ Une ascèse face à la violence
La survie, comme la quiétude, relève d’une préparation rigoureuse en amont. Il est trop tard pour s’interroger lorsque que surgit la situation critique, on est pris au dépourvu. Sitôt submergé, on perd en intelligence de situation, en pertinence stratégique, en puissance d’impact, en vision globale, etc. L’aguerrissement se fait en temps de paix. Il faut se préparer avant, bien avant. Il s’agit d’une véritable « ascèse » au sens propre. Non pas l’asceta latin et son idéal ascétique, mais plutôt l’askêsis grec (ἄσκησις), autrement dit, l’exercice dénué de toute connotation religieuse. Alain le définit comme « l’action qui a pour fin de se préparer à une action réelle(9) ».
Il n’est pas question, pour ce qui nous intéresse ici, de tout miser sur l’habileté technique et la condition athlétique. Les gestes intérieurs prévalent, en effet, sur la gestuelle extérieure. Peu importe la manière dont on manie la pelle ou la pioche s’il est trop tard pour creuser le puits. L’ascèse se veut exigeante. Elle est un autre tripode dont les pieds sont :
Chacun de ces axes de travail fera ultérieurement l’objet d’un petit texte de présentation, mais voici d’un mot :
a) Le travail de la raison
Celui-ci permet de faire le point sur soi et de fixer le seuil de basculement dans l’engagement. Qu’avons-nous construit et qu’avons-nous à perdre (vie, intégrité physique, famille, liberté en cas d’emprisonnement…) ? À partir de quel moment envisage-t-on le risque de tout perdre ? Voilà qui pose la question brutale de la décision. Être clair avec soi-même sur ce point permet de gagner du temps, de limiter le stress lié à l’indécision et à l’incertitude (faille dans laquelle le malandrin ne manquera pas de s’engouffrer), d’être véritablement présent lors de l’engagement éventuel, puis de rester en cohérence avec soi-même pour gérer l’après. Car d’aucuns ne s’inquiètent que de l’avant, mais que faire des remords en cas de mauvaise décision ? La précipitation et l’impulsion inadaptée sont de mauvais aloi.
Se donner les moyens d’une capacité décisionnelle entière, sans appréhension ni regret, exige une rigueur du vivre, à l’image de l’héritage stoïcien(10). Age quod agis, « fais ce que tu fais », sois à ce que tu vis. Qui vit sans laisser passer la vie saura satisfaire à la nécessité soudaine et pourra traiter avec la violence afin de l’éviter ou d'y recourir.
La raison, associée à l’expérience, permet également de travailler sur des paradigmes situationnels pour élaborer des stratégies d’action ou d’échappée et pour choisir des protocoles. Ces stratégies et ces protocoles seront à entretenir et à peaufiner inlassablement comme le bon artisan prend soin de ses outils.
b) L’exercice de la vigilance
Celui-ci recouvre, en réalité, deux modalités de la vigilance, l’une dite « raisonnée » et l’autre « incarnée(11) ». On peut ramener la première à tout ce qui relève d’une démarche d’anticipation. Ce sont, par exemple, les mesures de mémorisation et de précaution qui vont nourrir l’intelligence de situation et de décision, en plus d’améliorer la réactivité. L’exercice de la vigilance incarnée porte sur la deuxième des trois acceptions de l’inconscient généralement admises : le psychique cher à Freud, le corporel en phénoménologie et le neuronal, ou subpersonnel (inaccessible par définition) dans les sciences cognitives. Plus concrètement, cela ressemble, mutatis mutandis, à quelques-uns des principaux axes de travail de l’attention détachée du satipaṭṭhāna, la destruction du moi et autres particularités propres à la doctrine bouddhique mises à part. Bruno Bayle de Jessé parlait, quant à lui, de la « minutie silencieuse(12) », une rigueur dans le laisser-faire, dans l’écoute et la présence à soi-même. Ce travail d’attention corporelle repose en partie sur une conscientisation naturelle, libre et spontanée, des processus physiologiques et psychologiques(13).
Cette même attention corporelle est la promesse de ne pas perdre son centre et d’éviter les « ruptures » (des absences à soi-même qui offrent des d’opportunités d’initiative à la partie adverse). Elle permet également de mettre en place un travail de déconditionnement, puis de reconditionnement réactif et facilite les ancrages. L’attention constitue, de plus, un outil efficace pour gérer le volet émotionnel. À la perception, toujours plus aiguë, de l’émotion naissante s’adjoint la capacité de détachement. Ainsi peut-on mieux prévenir, par exemple, les effets de la sidération. La gestion du volet émotionnel constitue l’une des deux priorités au surgissement d’une situation critique. La reprise du temps de retard sur l’agresseur est la seconde ; elle devient possible grâce à l’intention.
Notons que le temps de retard peut également être évité par le choix d’une démarche « préemptive » (déclencher en premier), mais celle-ci relève de l’éthique et de la stratégie retenue en conséquence, à la lumière de l’intelligence situationnelle.
c) La pratique de l’intention
Cette dernière doit nous guider pour éviter l’écueil tant redouté de la réactivité insuffisante et donc inefficiente. L’agresseur bénéficie d’un double avantage, décisif le plus souvent. D’abord, il est résolu à nous nuire, parfois avant même que nous ayons seulement conscience de sa présence, sinon de son existence. Ensuite, il prend l’initiative. Soit il nous agresse par surprise dans une situation inattendue, soit il attaque physiquement le premier dans une situation tendue déjà considérée. On notera, dans ces deux cas, l’importance de la vigilance, d’une part, pour percevoir au plus tôt les stimuli d’agression, d’autre part, pour gérer le volet émotionnel.
L’agresseur peut être un simple voyou, dénué de tout panache, ou un coquin expérimenté. Il peut être aussi un individu d’ordinaire brave qui, dans un contexte donné, arrive à saturation et perd ses nerfs ou se voit trop échauffé par l’alcool, l’effet de groupe ou d’autres choses encore. On laisse ici de côté les cas plus spécifiques des théâtres de guerre, des assassinats professionnels, ou des personnes souffrant de certaines psychopathologies pouvant exprimer une violence impulsive caractéristique ou une violence instrumentale avec préméditation de l’acte. Enfin, l’agression peut avoir lieu à mains nues ou à main armée.
Dans tous les cas, le temps de la riposte est limité et celle-ci devient impossible tant que l’on n’a pas mis de dispositif en place. L’un des plus simples consiste à associer un protocole technique choisi à l’aune du meilleur ratio possible « protection/risque » avec la dynamique dite de « l’arc bandé ». Contrairement à ce que l’on fait souvent croire dans les salles d’entraînement, l’expérience montre que l’on ne peut pas réaliser systématiquement avec succès une parade adaptée à l’attaque adverse, attaque dont on ignore la nature et le moment du déclenchement. Voilà qui est d’autant plus vrai lorsque l’agresseur est expérimenté et véloce, sans même aborder les considérations sur la distance, souvent difficile à gérer. On ne doit donc pas tenter d’opposer une technique adaptée à une autre technique, mais bien une réaction à l'action adverse.
Claude Bernard a écrit de la réaction en physiologie qu’elle « dépassait de beaucoup l’action ou l’excitation(14) ». Il doit en être de même ici, tant en vitesse qu'en intensité. Le principe de l’arc bandé consiste en un travail sur l’influx nerveux qui permet, en situation, de garder tendu un arc intérieur prêt à décocher sa flèche (la réaction) sitôt le stimulus d’agression perçu. De ce fait, la réactivité est optimale et l’attaqué devient l’attaquant dans l’action ; il « déclenche en dernier et touche en premier », pour reprendre le mot de Zhuangzi (ive s. av. J.-C.) dans son Discours sur l’épée(15). Ce faisant, il peut alors confisquer l’espace, prendre le centre de son adversaire et casser sa structure. Décrire davantage ce travail à l’écrit serait vain, mieux vaut l’expérimenter.
Les quelques pratiques ici évoquées sont à compléter par d’autres exercices (travail sur l’acception d’une perte violente de l’intégrité physique dans l’action d’opposition, mais aussi sur la douleur, sur les rétentions à poumons vides, sur le rythme cardiaque, etc.). Si l’éthique procède essentiellement de la raison, l’ascèse investit en plus le corps.
Ces différents axes de pratique sont des principes fondamentaux autour desquels on pourra alors articuler son savoir-faire technique et cultiver son capital physique. Mais on ne pourra tirer le meilleur de ces derniers qu’à la seule condition d’avoir déjà agencé les deux tripodes. L’art du combat s’inscrit avant tout dans une démarche existentielle. Et si l’aptitude martiale se polit inlassablement, elle ne procède en rien d’un élan paranoïaque, ni n’engendre une quelconque anxiété ou ne nourrit un durcissement du caractère. Bien au contraire, elle va de pair avec l’exercice de la quiétude.
______________________
(1) Girard René, La Violence et le Sacré, Paris, Grasset, 1972 : 303 ; Lorenz Konrad, On Aggression, London & New York, Routledge, 1966, rééd. 2002 (initialement publié en allemand en 1963, trad. en anglais en 1966) : 232-233.
(2) Lore, Richard K. & Schultz, Lori A. « Control of human aggression: A comparative perspective », American Psychologist, 1993, 48, 1 : 16-25 ; Goodall Jane, The Chimpanzees of Gombe, Patterns of Behavior, Cambridge, Harvard University Press, 1986.
(3) Lire par ex. Little Todd D., Henrich Christofer C., et al., « Disentangling the “whys” from the “whats” of aggressive behavior », International Journal of Behavioral Development, 2003, 27, 2 : 122-133 ; Ramirez, Jesus Martin & Andreu, Jose Manuel, « Aggression, and some related psychological constructs (Anger, Hostility, and Impulsivity): comments from a research project », Neuroscience and Biobehavioural Reviews, 2006, 30, 3 : 276-291.
(4) Reverdy Pierre, Le Livre de mon bord, Paris, Mercure de France, 1948 : 154.
(5) Machiavel, Le Prince, XXV.
(6) Végèce (IV-Ve s.), Epitoma rei militaris liber, III.
(7) L’image est déjà utilisée, dans le domaine médical, sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220), dans le chapitre consacré aux « Questions simples » (Suwen) du Livre interne de l’empereur Jaune (Huangdi neijing).
(8) Horace, Épîtres, I, 2.
(9) Alain, « Définitions », Les Arts et les Dieux, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade, 1958 : 1057.
(10) Une bonne lecture à ce sujet sera, parmi tant d’autres, Le Traité sur la brièveté de la vie (De Brevitate vitæ) de Sénèque (ca. 4-65).
(11) Sur l’apport de la phénoménologie dans les sciences cognitives, lire Varela Francisco, Thompson Evan, Rosch Eleanor, L'Inscription corporelle de l'esprit. Sciences cognitives et expérience humaine, Paris, Le Seuil, 1993 (titre original : The Embodied Mind, publié en 1991) ; Depraz Nathalie, Attention et vigilance, Paris, Presses Universitaires de France, 2014. Le terme « incarné » est ici emprunté à F. Varela (Embodied).
(12) Bayle de Jessé Bruno, L’Entrée en bouddhisme, Paris, Guy Trédaniel éditeur, 1996 : 110.
(13) C’est ce que reprend, de manière simplifiée, la méditation dite de « pleine conscience » (mindfullness), développée par le docteur Jon Kabat-Zinn.
(14) Bernard Claude, Notes, 1860 : 163 (édité chez Gallimard, Paris, 1965).
(15) Zhuangzi, chap. 30.
© Wudemen - 05/12/2016